Ce mois de septembre aura été un nouveau coup derrière la tête pour les éleveurs de canard. Depuis un arrêté daté du 10 septembre 2021, tous les producteurs installés dans des zones à risques particuliers ont dû confiner leurs volailles pour limiter le risque de propagation et de contamination de la grippe aviaire. En Béarn, cela concerne cinq communes : Malaussanne, Lahonce, Garlin, Boeilh-Boueilho-Lasque et Poursuigues-Boucoue.
François Landais, vétérinaire installé à Arzacq, raconte que le cupboard dans lequel il est installé a reçu beaucoup, beaucoup d’appels d’éleveurs : “Des agriculteurs très inquiets parce qu’encore très traumatisés de la crise de l’hiver dernier mais aussi parce que l’obligation d’enfermer les volailles à la mi-septembre a surpris tout le monde.” Cela a posé plein de questions : “Remark confiner des milliers de canards du jour au lendemain alors qu’ils étaient habitués à vivre en plein air ?” François Landais répond que “petit à petit certains éleveurs ont réduit la zone extérieure du parcours” pour les bêtes. Autre resolution relevant et appliquée : avancer le second où les canards sont engraissés, avancer la date à laquelle ils sont emmenés à l’abattoir. Tout cela pour essayer de diminuer le plus tôt doable la densité des volailles sur le secteur.
Autre difficulté à laquelle les éleveurs se sont confrontés : ils ne pouvaient pas s’entraider concrètement en proposant de l’espace vacant dans un bâtiment pour aider un éleveur qui aurait manqué d’espace. Interdit parce qu’en termes sanitaires il ne faut pas mélanger des animaux qui n’ont pas la même origine. C’était “essentiellement du soutien par téléphone entre éleveurs” en ce mois de septembre un peu stressant confie Sébastien, éleveur dans le nord Béarn.
Sébastien a effectivement un exploitation dans une zone considérée comme à risque. Aujourd’hui, il a 9.000 canards prêts à gaver contre 11.500 en temps regular. Depuis l’arrêté du mois de septembre, il a 5 canards/m², enfermés : “La fameuse épée de Damoclès au-dessus de nous, on n’espère pas. En faisant tous ces efforts on n’espère qu’on ne devra pas abattre tous ces animaux une fois de plus. […] On fait tout ce qui est en notre pouvoir pour essayer de passer un hiver avec des animaux même s’ils sont enfermés.” Sébastien ajoute : “On est en zone humide mais je pense à ceux qui ont encore les animaux dehors, je leur souhaite que ça reste dehors. Mais je pense que d’ici quelques jours ou quelques semaines, ils devront y passer aussi.” A toutes ces inquiétudes se greffe la query des indemnités de la précédente crise, pas encore réglées pour cet éleveur béarnais.
Les contrôles des claustrations ont débuté dans le département des Landes mais ni en Béarn, ni en Bigorre pour l’immediate. La chambre d’agriculture des Hautes-Pyrénées explique qu’il pourrait y avoir un nouvel arrêté cette semaine. Un arrêté qui définirait de nouvelles zones à risques dans les Hautes-Pyrénées (une quinzaine de communes), les Pyrénées-Atlantiques, le Gers et les Landes. Cela impliquerait donc que de nouveaux éleveurs soient contraints d’enfermer les volailles et ce, a priori, jusqu’à février.