En arrivant dans le pays de Rugles (Eure), il y a 20 ans, Omar ne pensait pas que ça allait être aussi compliqué pour trouver du travail dans son secteur.
« Comme si je n’avais rien… »
Diplômé d’ingénieur d’Etat en biologie, en 1990, à l’Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene, il est arrivé en France pour des raisons familiales. « J’ai rencontré ma femme, française, à Alger. Mais nous voulions vivre en France et quitter l’Algérie ».
Il se dit alors qu’avec son diplôme, il va pouvoir trouver un poste d’ingénieur biologiste en laboratoire de recherche et développement (R & D). Pour lui, cela a été la douche froide. « Mes diplômes n’étaient pas reconnus au niveau de la France. C’est comme si je n’avais rien obtenu, que je n’avais aucun bagage ».
Surtout, lui qui excellait dans son domaine au pays, s’est retrouvé sans rien en France. « Je ne savais faire que cela. La biologie, c’était mon domaine de prédilection. Sauf que du jour au lendemain, il m’a fallu tout reprendre depuis le début ».
Aujourd’hui âgé de 52 ans, Omar a totalement changé de travail, « j’étais un peu obligé ». Il est devenu mécanicien.
« J’ai passé un CAP »upkeep des véhicules choices voitures particulières ». Un CAP que j’ai eu. J’ai pu trouver un emploi dans la région d’Evreux, dans un storage ». Un soulagement pour lui, même s’il regrette évidemment de n’avoir pas pu « percer » dans la biologie.
« Fier de vivre en France »
« C’était mon rêve mais la vie en a décidé autrement. Arriver en France a été un vrai changement pour moi à tous les niveaux. J’ai appris la langue française, je me suis adapté à un nouveau climat, une autre façon de vivre et à un nouveau travail ».
Ce que dit la réglementation
Pour travailler en France
Si vous souhaitez travailler en France avec un diplôme obtenu à l’étranger, les critères de reconnaissance sont différents selon que votre occupation est réglementée ou non. Une procédure particulière est également prévue pour les diplômes d’enseignement sportif.
Career non réglementée
C’est votre futur employeur qui évalue les qualifications ou diplômes présentés et le niveau professionnel. Il peut vous demander de lui fournir une attestation de comparabilité.
L’attestation de comparabilité est délivrée par le Centre Enic-Naric lorsque le diplôme étranger peut être comparé à un niveau de formation en France. Il s’agit d’un avis sur l’évaluation du diplôme étranger.
Cette attestation décrit le niveau d’études du diplôme étranger et le examine au niveau d’études français en utilisant une grille d’analyse qui applique les principes des textes internationaux.
Le parcours académique de l’étudiant est évalué individuellement.
Seul un diplôme reconnu par le pays de délivrance peut faire l’objet d’une attestation de comparabilité.
Les formations diplômantes sont les seules à être prises en compte.
Vous devez demander l’attestation en ligne sur le web site web du Centre Enic-Naric.
Une fois les diplômes examinés, vous recevrez une attestation de comparabilité par mail.
La délivrance de l’attestation de comparabilité est payante, sauf pour un demandeur d’asile ou un réfugié.
Son coût est de 70 €. Le paiement se fait en ligne lors de la demande.
Career réglementée
Il existe 2 sorts de professions réglementées :
Les professions libérales et workplaces ministériels (par exemple : avocats, huissiers, architectes, médecins)
Les professions commerciales et artisanales (par exemple : mécanicien, coiffeur)
Pour connaître les démarches à effectuer, consultez le web site web Enic-Naric.
Aujourd’hui, il est très heureux d’être ici, « je suis fier de vivre en France, c’est un très beau pays et le sud de l’Eure est très agréable ».
Dans le pays de Breteuil, Cheng a vécu la même state of affairs. Ce Chinois né dans la province du Yunnan, au sud-ouest de la Chine, a rejoint il y a 10 ans le département de l’Eure.
En Chine, il a décroché l’équivalent d’un grasp (5 ans) Experience socio-économique, « je passais des jours entiers presque sans dormir pour réussir mes études ». Sa famille ayant quitté la Chine pour venir s’installer en France, afin de monter un restaurant, il a décidé contre toute attente de les suivre. « Ce n’est pas très commun, dans notre tradition et notre pays, de partir comme ça, surtout avec un diplôme en poche. La plupart de mes amis n’ont d’ailleurs pas compris pourquoi je faisais cela ».
« Beaucoup de refus »
Cheng l’a fait quand même. « J’avais 25 ans. Pour moi, ce fut le dépaysement complete ». A peine arrivé, il essaie de trouver du travail dans son domaine.
« Dans les grandes villes alentour, j’ai démarché les entreprises qui cherchaient un chargé d’études ou de missions et d’experience succesful de lire des données quantitatives et qualitatives sur l’univers socio-économique. C’est mon domaine ».
Mais au fur et à mesure, « je n’ai eu que des refus de par le fait que mon diplôme n’avait aucune valeur ici. J’ai travaillé pendant plusieurs mois en tant que serveur puis dans le restaurant de mes mother and father. En parallèle, j’ai suivi des études dans le même domaine à l’université »
Qu’est-ce-que le « processus de Bologne » ?
“Le processus de Bologne est un processus de rapprochement des systèmes d’études supérieures européens amorcé en 1998 et qui a conduit à la création en 2010 de l’espace européen de l’enseignement supérieur, constitué de 47 États. Cet espace concerne principalement les États de l’Espace économique européen ainsi que, notamment, la Turquie et la Fédération de Russie.
A pressure de persévérance et de détermination, Cheng a décroché une licence en études socio-économiques. « J’ai pu ensuite trouver un job dans mon domaine ». Une vraie fierté pour lui.
Cheng et Omar ne sont pas les seuls à faire face à cette problématique des diplômes étrangers non reconnus.
En effet, hors d’Europe, comme l’explique le web site web « letudiant.fr », « il n’existe pas de coordination internationale de reconnaissance des diplômes. Certains sont mondialement réputés, alors que la renommée d’autres formations ne dépasse pas les frontières nationales ».
On peut citer Masters of science, PhD, MBA (Masters of Enterprise Administration) américains… Ces titres ne rentrent pas forcément dans le cadre du processus de Bologne (voir encart), mais sur le marché du travail en France, leur reconnaissance peut jouer en faveur des candidats. Néanmoins, cette reconnaissance n’est pas tout le temps automatique. Seules les entreprises décident.
Médecins, infirmières
Pour certains métiers, les difficultés sont moins importantes, comme pour les médecins, infirmières, kinés, vétérinaires ou encore architectes automotive ils font partie des « professions réglementées ».
« Il s’agit effectivement de métiers contrôlés par des lois et régis par des associations professionnelles (comme l’Ordre des médecins), explique toujours le web site web « letudiant.fr ». Ce sont ces dernières qui fixent les critères d’accès, en évaluant les qualifications et en délivrant, selon le cas, le certificat, le titre réservé ou le permis d’exercer aux personnes qui remplissent les critères requis ».
Si, à travers vos diplômes et les différentes qualifications, vous ne faites pas partie des professions réglementées, il reste un recours : le centre ENIC-NARIC (voir encart réglementation).
Depuis 2009, il est chargé de la reconnaissance des diplômes obtenus à l’étranger.
Chaque file est étudié individuellement pour établir au mieux des correspondances avec le système français. Le résultat ?
Une « attestation de comparabilité », afin de pouvoir poursuivre ses études ou travailler. Mais consideration, ce certificat n’a pas de valeur juridique, il permet seulement aux décideurs concernés (professeurs, employeurs) d’estimer la teneur d’un diplôme.
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