Le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand était l’invité de l’émission hebdomadaire « Additional native », animée par Marie Brette, avec les éditorialistes de la presse régionale, coproduite par Territoires TV et Public Sénat.
En préalable, Xavier Bertrand reconnaît que la victoire de Valérie Pécresse à la primaire de la droite n’est « sur le coup pas si facile à vivre », même s’il « faut intégrer que la défaite fait partie de la vie politique ». Il ne regrette pas d’avoir changé d’avis en participant finalement à la primaire, « d’autant que le Congrès (de la droite) ne s’est pas transformé en foire d’empoigne ». Et le président des Hauts-de-France d’enfoncer le clou : « Si je n’avais pas participé au Congrès, on ressemblerait à quoi ? À la gauche ? ». Ce préalable étant posé, Xavier Bertrand se lance dans une attaque en règle d’Emmanuel Macron. « Ce qui est essentiel, c’est que l’on ait des résultats sur la présidence européenne », dit-il après l’intervention controversée du chef de l’État au Parlement de Strasbourg, très critiquée par les leaders d’opposition. À ceux qui considèrent que cette querelle franco-française n’avait rien à faire dans une telle enceinte européenne, Bertrand s’interroge : « À qui la faute ? », sous-entendu les Allemands avaient évité un tel mélange des genres durant leur présidence en déconnectant les enjeux intérieurs et européens. Même scepticisme sur la politique étrangère : « sur l’Ukraine, on a laissé faire les Américains et les Russes, on est resté spectateur ».
Retour en France avec la complexité du protocole sanitaire qui a déclenché la grève des enseignants les 13 et 20 janvier. « Ce que je reproche à ce gouvernement, c’est de ne pas être succesful de se mettre à la place des Français (..) ll ne fallait pas sortir des hautes écoles pour comprendre que ce protocole était inapplicable. C’est ça que je leur reproche. Jamais de leur vie, ils n’ont mis les pieds dans une cantine », dit-il. Et le président des Hauts-de-France d’expliquer que c’est la raison pour laquelle il entend se battre pour une République des territoires à travers un possible projet de loi sur la décentralisation dans un « pays où tout se décide à deux » (en l’prevalence le président et le secrétaire général de l’Élysée).
Exprimant aussi « la honte », suite aux propos d’Éric Zemmour sur les handicapés et rappelant les deux grandes lois de Jacques Chirac sur ce sujet, Xavier Bertrand s’est dit favorable à une nouvelle loi en la matière permettant que les pensions de réversion soient versées aux enfants handicapés. Bertrand a également évoqué « la concurrence déloyale » du foyer écolo sur l’agriculture qui doit devenir un enjeu stratégique nationwide. Enfin, ironisant sur le fait que les éoliennes ne remplaceraient pas le nucléaire, il a souligné que « la France, c’est aussi des paysages ».