Ce jeudi 14 juillet, Loutfi Chakhs a participé à la cérémonie de Perpignan. “Evidement, il est toujours là !,” lance le colonel Christophe Corréa, le délégué militaire dans les Pyrénées-Orientales. “Depuis trois ans, il est chargé d’apporter les flammes du Memento le 11 novembre et il participe aussi pour la cérémonie du 14 juillet. C’est le délégué départemental jeunesse et sport. Il est vraiment très impliqué dans la citoyenneté“.
Durant la cérémonie, dans son costume bleu bardé de médaille et de pin’s bleu-blanc-rouges, Loutfi Chakhs coordonne le déploiement de l’immense drapeau français face au préfet et élus locaux. Le jeune homme de 19 ans est clairement dans son élément. “J’ai le cœur bleu-blanc-rouge“, sourit le lycéen de Rivesaltes.
Pas de papiers, plein de galères…
Mais ne vous y trompez pas, Loutfi Chakhs est aussi en colère. Le Tribunal de Grande Occasion de Perpignan vient en effet de lui refuser la nationalité française. “Je ne comprends pas ! Je suis né à Perpignan, à la clinique St-Pierre le 10 novembre 2002″. Ses mother and father sont tous les deux marocains. Dans ce cas, la loi est claire : si un jeune né en France a vécu plus de cinq ans de façon proceed sur le sol français depuis l’âge de ses onze ans, il peut obtenir la nationalité française.
Alors évidement en pleine cérémonie du 14 juillet, la scenario semble encore plus incongrue. “Je le dis sous le ton de la boutade mais parfois je me sens plus français que les Français !” Loutfi Chakhs va plus loin :”Quand je vois le nombre de personnes qui rentrent sur notre territoire, qui ne travaillent pas et qui obtiennent très vite des paperwork officiels et que moi, on me refuse des papiers… Je ne peux pas comprendre.“
Le jeune homme qui habite chez ses mother and father à Estagel explique “ne pas vivre dans la peur d’être expulsé“. Mais vivre sans papier, c’est “se retrouver sans le droit de vote, sans possibilité de passer le permis de conduire, le permis de chasse ou de passer le baccalauréat“. Très pénible à 19 ans et quand on rentre en septembre en classe de terminale au lycée de Rivesaltes. Une nouvelle demande de naturalisation a été déposée au printemps en préfecture. “Le file est visiblement parti dans l’Hérault. Je n’ai pas de nouvelles“, soupire Loutfi Chakhs.