C’est un professionnel d’Hérimoncourt qui voulait déménager sur place et construire un grand bâtiment sur les hauteurs de Brebotte, à une centaine de mètres d’habitations. Il avait transmis sa demande de permis de construire à la mairie, début septembre, à la shock des élus, opposés à cette idée. Ce vendredi 23 septembre, l’éleveur a participé à une réunion publique, et il n’a pas réussi à convaincre. Il a décidé de jeter l’éponge.
Dans cette petite commune de 400 habitants, près de Belfort, l’éleveur a compris qu’il n’était pas le bienvenu. “C’était une mascarade, un tribunal, raconte-t-il. Un individu m’a menacé de crever les pneus de mes shoppers, si je venais m’installer à Brebotte. Je n’ai plus envie d’aller dans un village comme ça !”
Et c’est vrai que, ce soir-là, la réunion publique était particulièrement houleuse. “C’était une ambiance où ça ne pouvait pas aller beaucoup plus loin sans faire des éclats”, reconnaît le maire, Pierre Vallat. Pour lui, l’abandon de ce projet est “une très bonne nouvelle”, mais il se méfie. “Il a beaucoup menti, je ne crois pas à la parole de cet homme”, affirme-t-il.
Le fight des habitants va se poursuivre
Le conseil municipal et les habitants vont donc prolonger leur fight, jusqu’à l’annulation définitive du permis de construire. Ils souhaitent toujours lancer une pétition, alerter le préfet, les syndicats agricoles… Le projet d’élevage leur semble “démesuré” et très mal situé, à une centaine de mètres d’habitations et sur ce terrain agricole en hauteur.
Au-delà des nuisances sonores possibles, le maire de Brebotte refuse que le paysage soit dénaturé. “C’est le plus beau secteur de la commune, estime-t-il. De là-haut, on a une vue sur les Vosges, sur la vallée de la Bourbeuse, ça n’a pas de prix. Le jour où, dans un village rural, on se fout des paysages, c’est la mort des villages, de la ruralité et de nos ambitions de bien vivre.”