Deux résolutions ont été proposées ce vendredi 18 novembre à l’situation de la session extraordinaire consacrée aux dérives mafieuses à l’Assemblée de Corse. Seule la première a été entérinée, visant notamment à définir la dérive mafieuse et portant l’engagement de la Collectivité de Corse d’en faire “une priorité de l’motion publique”. La seconde, rejetée, était proposée par le groupe de droite Un Soffiu Novu. Celle-ci indiquait que “la violence politique est l’une des racines des dérives mafieuses”. Une corrélation qui a fait bondir l’ensemble des groupes nationalistes.
Priorité de l’motion publique
Lu par Marie-Antoinette Maupertuis, le texte débute par ces mots : “Considérant l’aspiration du peuple corse à vivre dans une société libre, démocratique et apaisée […]”, avant de détailler tous les évènements qui ont amené à proposer cette résolution, de la création des collectifs anti-mafia, aux travaux débutés en 2019, jusqu’à cette date du 18 novembre 2022.
La présidente de l’assemblée de Corse définit ensuite comme dérive mafieuse “toute forme de crime ou de délit, ou tout comportement émanant de groupe appartenant à la sphère du crime organisé […] pour influer sur les choix individuels ou collectifs des citoyens, des décideurs, ou de la société corse”. Avant de conclure sur un engagement : faire de cette query ” une priorité de l’motion publique de la Collectivité de Corse”.
Rôle de l’État
Dans un second temps, la résolution présentée par la présidente de l’Assemblée de Corse “rappelle que les réponses policières et judiciaires aux dérives mafieuses relèvent exclusivement des compétences régaliennes”. Est ainsi inscrit noir sur blanc l’appel solennel aux autorités administratives et judiciaires de communiquer les éléments en leur possession, comme leur analyse de la state of affairs, et leurs propositions en matière de politique pénale contre les dérives mafieuses. La demande, déjà formulée, d’auditionner ces autorités de l’État en Corse, est également réitérée. Demande également que soit communiqué le rapport de la JIRS, juridiction spécialisée de Marseille, “lequel aurait objectivé l’existence d’un système mafieux en Corse, ainsi que celui […] pointant selon les autorités judiciaires, l’existence d’entre 20 et 25 bandes criminelles en Corse“.
La résolution acte également la mise en place d’un cycle de travail de cinq mois, “associant organes de la Collectivité de Corse, communes, intercommunalités et forces vives” autour de cinq thèmes prioritaires : éthique et politiques publiques, secteurs économiques particulièrement exposés, drogues et commerces illicites, dérives mafieuses (devices d’analyse, procédure droit et politique pénale) et enfin enjeux éducatifs, culturels et sociétaux”. Au terme des travaux, un rapport sera soumis au vote à la session de juin 2023.