L’actuelle municipalité de Rubelles, en Seine-et-Marne, n’était pas favorable au programme immobilier de la rue de la Faïencerie, dans le vieux village. Ni, Yves Chancenotte, un riverain de 65 ans qui habite là depuis 1994. Mais les recours au tribunal administratif n’y ont rien fait.
Demeure du XVIIe siècle
Ainsi, une résidence de standing type de terre, près de la mairie, enserrant la maison historique de la fin du XVIIe siècle, qui a appartenu à Marie de Miramion, fille du seigneur de Rubelles. Veuve avec un enfant, elle avait été enlevée par Bussy-Rabutin. Après s’être libérée, elle avait fondé un ordre religieux pour jeunes filles ainsi qu’une pharmacie parisienne, laquelle était devenue l’Assistante publique des hôpitaux de Paris. Cette femme illustre avait gardé sa maison de campagne rubelloise toute sa vie. Plus tard, ce fut le peintre de la cour de Russie, Gabriel-François, qui y habitat.
Aujourd’hui vide, la demeure va être transformée en appartements luxueux. Elle comprendra neuf heaps.
« C’est un bloodbath à la bétonneuse ! C’est incroyable qu’un architecte des Bâtiments de France ait pu laisser faire ça. Il ne reste plus grand-chose du magnifique parc de cette propriété et des arbres somptueux ont été arrachés pour les besoins du chantier. La mare a été en partie bétonnée, cela fait une zone humide en moins et c’est dommage pour la biodiversité « , déplore Yves Chancenotte, qui a perdu son procès contre le promoteur, la SSCV (société civile immobilière de construction-vente) Le Logis.
Actuellement, les travaux sont bien avancés et les trois niveaux sont terminés (la toiture reste à poser). « Tout le monde râle et il y a même eu une pétition sur les difficultés de circulation à prévoir. Mais nous étions un peu seuls dans la bataille et il aurait fallu monter un collectif », regrette Yves Chancenotte.
Permis de construire
Le projet date de 2012. Et c’est Jacques Baumann, ancien maire de Rubelles, qui a signé le permis de construire en juillet 2013, sans qu’il y ait de fee d’urbanisme réunie en amont. Mais sa successeure, Françoise Lefebvre, n’y étais pas favorable.
« Je n’étais pas d’accord avec le programme qui dénature le village, indique-t-elle. On a révisé le plan native d’urbanisme en 2020. Du coup, le projet n’étant plus conforme au nouveau PLU, la demande de prorogation du permis n’a pas été acceptée. Mais la SCCV a fait un recours contre la mairie et a gagné. »
Du coup, ce sont 43 appartements (dont 30 % conventionnés), qui sortent de terre, avec 89 locations de parking en sous-sol.
« C’est légal, mais cela me semble insuffisant pour les futurs habitants et nous allons nous retrouver avec un stationnement et une circulation anarchique, prévoit l’élue. De plus, il va falloir poser des bornes électriques comme l’exige la nouvelle loi. Pour augmenter la puissance électrique, la commune va devoir participer financièrement à hauteur de 25 00zero € ! »
« Un exemple à reproduire ! »
L’architecte, Michel Frenot, répond aux critiques. « Nous avons redonné vie à une maison bourgeoise inhabitée, par sa transformation en logements de grand standing, avec, en périphérie, des petits bâtiments aérés. Cela crée un dialogue entre la construction existante et l’structure contemporaine, tout en préservant de larges views. Enfin, en façade sur rue, nous avons réhabilité une grange en logements. Par la variété des réponses architecturales, notre projet a fait l’objet d’un avis très favorable des architectes des Bâtiments de France, qui le considèrent comme un exemple à reproduire ! »
Le promoteur estime aussi que l’ensemble est qualitatif : « Il est dommage de dénigrer ce beau projet, que je prends à cœur depuis 10 ans. En fait, les gens veulent tout, mais pas à côté de chez eux, automotive ils ne veulent pas de voisins. Il faut penser à tout le monde ! Les Rubellois vont pouvoir vivre au calme et dans la sérénité dans de belles constructions, en plein centre de Rubelles. Cela va permettre à une quarantaine de familles de vivre dans un endroit magnifique, avec parc et mare aux canards ! »
La livraison des logements est prévue au premier trimestre 2024.
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