
Des cinq recrues enregistrées jusqu’à présent par le Stade Malherbe Caen, Mathias Autret est sûrement la plus attendue. Le milieu offensif de 32 ans est une valeur sûre du championnat de Ligue 2. Auteur de 39 buts et 37 passes décisives en 249 rencontres dans l’antichambre de l’élite, il a activement contribué à quatre montées.
La première, c’était en 2014 sous les ordres de Patrice Garande, à Caen. Mathias Autret avait été prêté par Lorient et sa saison avait été une totale réussite. Dix ans plus tard, le Breton retrouve la Normandie et rejoint Jean-Marc Furlan, un coach dans lequel il se reconnaît. Entretien sans filtre avec un homme au franc-parler affirmé.
Mathias, que reste-t-il de ton premier passage à Caen ?
Il ne reste pas grand-chose. Évidemment, il n’y a plus personne dans l’équipe. J’ai croisé deux, trois têtes, dont Nico Seube (directeur du centre de formation, ndlr), mais cela a beaucoup changé. Même dans les bureaux.
Remark as-tu vécu les quelques semaines passées sans membership après ta fin de contrat à Auxerre ?
Je n’ai pas stressé parce qu’il y avait quand même beaucoup de golf equipment qui me portaient un intérêt. En revanche, j’étais impatient. M’entraîner tout seul, je n’aime pas ça. Aller à la salle de sport, je n’aime pas ça. Ce que j’aime, dans le foot, c’est le plaisir d’être sur le terrain avec un groupe, d’échanger, de rencontrer des gens. Ce n’était pas le cas donc le temps me paraissait lengthy.
Les golf equipment qui montraient un intérêt, ce n’était pas réciproque ou ce n’était pas assez prononcé pour que ça aille plus loin ?
Il y avait des deux. J’ai décliné certains golf equipment tout de suite. D’autres, un peu comme Caen, étaient intéressés mais avaient besoin de faire deux, trois trucs avant. Dès le début du mercato, avant même que le coach [Furlan] arrive ici, j’avais dit à mon agent que Caen était un des golf equipment qui m’intéressaient le plus en Ligue 2. Je connais l’endroit, je connais la ville, je connais les ambitions du membership. Je sais qu’il évolue chaque année. C’était le style de projet qui me bottait. Quand [les dirigeants] se sont présentés, il n’y a pas eu beaucoup d’hésitation.
À 32 ans, tu sais exactement ce que tu veux quand tu rejoins un membership ? Quelles sont tes priorités ?
Oui, à 32 ans encore plus qu’à 22 ans, je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. Le coach est essential. Il y a certains coachs avec qui je ne veux plus retravailler, d’autres que je peux rejoindre sans problème. Je savais que ce point-là était réglé ici. Je mets en avant l’humain parce que je pense qu’il n’y a aucune belle aventure sans un bon groupe. On peut avoir la meilleure équipe du monde et ne jamais rien gagner. Je pense au PSG qui n’arrive pas à gagner la Ligue des Champions. Je suis très « groupe ». J’ai eu un bon feeling avec Yo Eudeline, le courant est bien passé également avec le président. Je connais des mecs du groupe qui me disaient que ça vivait bien. C’est ça qui me botte. Me lever pour des objectifs, c’est tremendous intéressant.

Tu as connu quatre montées en Ligue 1. L’objectif est d’en vivre une de plus, ou il est ailleurs ?
Dans un coin de ma tête, je serais très fier de terminer ma carrière en me disant : « j’ai fait cinq montées ». Je crois que personne ne l’a fait. Mais je n’ai jamais eu la montée en tête, même les années où je suis monté. Tous les jours, quand je vais sur le terrain, je me dis qu’il faut que je me prépare du mieux potential pour être le plus performant potential, le plus longtemps potential. Ça peut paraître bateau mais le match qui arrive, c’est le plus essential. Dire : « nous, on joue la montée cette année », c’est se mettre de la pression inutilement.
Qu’est-ce qui t’anime dans le soccer ?
J’aime le ballon. J’aime moins le milieu du foot, mais j’adore être sur le terrain. Qu’il fasse beau ou qu’il ne fasse pas beau, je m’en fous, du second qu’on est ensemble, qu’il y a un petit peu de compet’ entre nous et que tout le monde tire dans le même sens. C’est ce qui me manquera plus tard. Après, le soccer change, on est amené à penser à autre selected. Mais ce n’est pas mon cas.
« J’ai rencontré des jeunes qui pensaient plus à leur picture sur Instagram… »
Qu’est-ce qui te déplaît dans ce milieu ?
Le foot enterprise. Ça begin à être, à mes yeux, trop. J’ai un peu de mal aussi avec les générations qui arrivent. J’ai l’impression d’être vieux en disant ça, mais je me rappelle de mes premiers entraînements en professional. J’avais 17 ans. J’étais discret, à ma place, je travaillais plus que les execs et je faisais tout pour être le meilleur potential sans faire de vagues. J’ai rencontré des jeunes qui pensaient plus à la picture Instagram qu’ils allaient poster, au petit pont qu’ils avaient mis dans le match… Je ne me sens pas du tout en adéquation avec ça. De ce que j’ai vu à Caen pour l’prompt, on a l’air bien lotis. Les jeunes ont l’air d’être des bons garçons.
Les réseaux sociaux ont-ils changé beaucoup de choses ces quinze dernières années ?
Oui. On veut voir quelques phases d’un match d’un joueur, on va sur Instagram ou TikTok et on voit ses deux meilleures minutes. Si ça se trouve, le mec a été catastrophique le reste du temps. Mais on voit deux minutes étincelantes et on se dit qu’il a fait un tremendous match. Avant, il n’y avait pas ça et c’était peut-être mieux.
Les réseaux, c’est aussi la critique facile, le défouloir. Cela t’impacte-t-il ?
Franchement, je n’en ai rien à faire. Je n’ai pas toujours tout fait bien, mais à chaque fois que je me suis engagé dans un projet, j’ai tout donné. Quand on est monté avec Brest, cela faisait quatre ans que je jouais une montée. J’ai toujours tout donné pour ça. Quand on monte, ce sont des émotions folles et un soulagement. Je me regarde facilement dans un miroir. Je donne toujours tout. Je suis bon ? Je ne suis pas bon ? Il y a plein d’entraîneurs qui en jugent (sourire). Tout ce que je sais, c’est que je donne le max.
C’est le plus essential pour toi ?
Oui. Je suis pour l’prompt assez fier de ma carrière. J’ai fait avec les moyens du bord. J’ai atteint des objectifs qu’on m’avait fixés. Je ne suis pas quelqu’un qui simule, je ne suis pas quelqu’un qui triche. Quand mon fils et ma fille viennent me voir jouer, ils voient leur papa tel qu’il est dans la vie, pas en prepare de truquer. C’est ce que je continuerai à faire jusqu’à la fin.

« La paternité m’a un peu calmé »
La paternité a-t-elle eu un impression sur ta carrière ?
Un petit peu. Ça a réveillé quelques angoisses, ça m’a aussi un petit peu calmé… même s’il reste du boulot pour être définitivement calme (sourire).
C’est-à-dire ?
Je suis un peu sanguin, un peu nerveux, mais je me soigne. Les enfants, cela m’a aidé de ce côté-là.
Il y a un devoir d’exemplarité quand on joue devant ses enfants ?
Oui, mais même avant cela, j’ai toujours tout donné. Je ne sais même pas simuler. Des fois, il y a une faute et je me dis après coup : « j’aurais peut-être dû tomber ». Je n’ai pas ce truc-là et je ne l’ai jamais eu. Je l’ai encore moins depuis la naissance de mes enfants. Je ne me vois pas essayer de simuler pour aller gratter un carton rouge, par exemple. Ce n’est vraiment pas mon truc et ce n’est pas du tout ce que je veux enseigner à mes enfants non plus. Ça tombe bien.
Tu as connu beaucoup de succès en Ligue 2. Est-ce que tu regrettes de ne pas t’être imposé davantage en Ligue 1 ?
J’ai fait cent matchs en Ligue 1 (106, ndlr). Je me dis toujours que j’aurais pu faire mieux en Ligue 1. Ce n’est jamais facile d’évoluer dans des groupes qui jouent le maintien, surtout avec mon profil. Je suis plus un joueur de ballon qu’un contre-attaquant, et on sait qu’il y a très peu d’équipes joueuses qui jouent le maintien en Ligue 1. C’est dommage, mais j’ai la place que je mérite. J’ai réussi à faire de belles saisons en Ligue 2. Je n’ai aucun problème à me dire que la Ligue 2 est peut-être mon championnat. Mais je retenterai ma likelihood en Ligue 1 si l’event se présente.
Quel memento gardes-tu de la saison dernière, qui a vu Auxerre être relégué en Ligue 2 ?
Le plus frustrant pour moi, c’est que j’ai eu le sentiment de ne pas me battre avec l’équipe pour le maintien. J’ai beaucoup joué au départ – il me semble que j’ai fait 23 matchs en tout, un petit peu moins ensuite et plus du tout à la fin (trois apparitions lors des 13 derniers matchs, ndlr).
Je n’ai pas lâché, je suis resté avec le groupe, mais je me sentais beaucoup moins impliqué que quand on a un vrai rôle dans l’équipe. Descendre, c’est très triste pour un membership et une région. Mais ce qui m’a fait mal, c’est de ne pas me battre.
« Je me retrouve un peu dans le coach »
Jean-Marc Furlan avait dit dès sa présentation que beaucoup de joueurs l’avaient appelé pour rejouer avec lui. Etait-ce ton cas ?
Je l’ai eu au téléphone. On s’est même vus quand il était toujours à Auxerre. Je sais qu’il voulait que je travaille avec lui. Et moi, j’ai toujours voulu travailler avec lui. Il m’appelait pour savoir remark ça avançait avec le membership ici.
Qu’est-ce qui te plaît tant chez lui ?
Je me retrouve un peu dans l’homme qu’il est. Moi, je fais consideration à être un peu moins vulgaire (sourire). C’est quelqu’un de très franc, très droit, très money. Cela lui joue des excursions. C’est aussi un défaut à l’heure actuelle parce qu’on ne peut pas tout dire, encore moins devant des caméras. Moi, j’aime bien. Quand il nous fait ses petites crises de nerf, c’est lui. Il a son humeur qui passe, il type les choses comme elles sont. Cela me convient plutôt bien, parce que je suis aussi un petit peu comme ça. J’aime aussi ce qu’il suggest sur le terrain, forcément. C’est du jeu, c’est différent de ce que les autres coachs m’ont appris.
En quoi est-ce différent ?
Une fois, il m’a dit la selected suivante. « On est 11 sur le terrain, 18 dans le groupe, il y a mon employees et il y a moi. On a peut-être tous une idée commune sur le foot, mais il y a forcément des factors de désaccord. Au lieu que tout le monde fasse sa partition, avec ces factors de désaccord, on va faire ma partition. Comme ça, on sera tous d’accord. »

Cela paraît bête, mais c’est logique. C’est lui le boss. Il veut qu’on fasse d’une certaine manière, on fait d’une certaine manière. Comme ça, tout le monde sait ce qu’il doit faire. Dans les trente derniers mètres, on m’a toujours dit : « Mathias, fais comme tu le sens ». Le coach dit : « non, faites comme moi je veux. Comme ça, tout le monde sait ce qu’on fait ». C’est plutôt malin mais c’est quelque selected que je n’avais jamais entendu avant.
« Dans le foot moderne, c’est compliqué d’être franc »
A l’picture de Jean-Marc Furlan, peut-on rester authentique dans un soccer professionnel qui semble toujours plus formaté ?
La preuve que oui, même s’il finit par en payer le prix de temps en temps. Comme il dirait : « je m’en bats les c…, je suis comme ça ». Je trouve ça plutôt bien. Des fois, il dit des choses qui ne me conviennent pas trop mais je le connais, je le laisse redescendre, et je lui dis après que ça ne m’a pas forcément plu. Dans le foot moderne, maintenant, c’est compliqué d’être aussi franc, aussi money, surtout avec cette petite touche de vulgarité qui plaît de moins en moins.
Du coup, le foot se protège beaucoup et adopte des discours très convenus…
Parce qu’en France, ça ne passe pas de pousser un coup de gueule un peu vulgairement. On fait des polémiques pour tellement de choses… On ne peut pas tout dire alors que, hors caméras, il se dit des choses dans les vestiaires qu’un journaliste n’imaginerait même pas. Il y a des coups de gueule, il y a des embrouilles, dans certains golf equipment il y a même parfois des bagarres.
C’est la vie d’un vestiaire. Il y a une trentaine d’hommes qui vivent ensemble avec des ego, de la fierté. Il se passe plein de choses. Mais devant les caméras, on vary tout, on ferme tout. Ce style de polémiques rend les interviews tellement lisses, tellement nulles…
Je sais ce que va dire n’importe quel joueur en interview d’après-match. Je le sais très bien parce que c’est toujours la même selected, tellement on n’a plus le droit à l’erreur. C’est aussi un des trucs qui me plaît de moins en moins dans le foot. Il y a des pays, comme l’Angleterre, où ça se lâche un peu plus. Moi, je trouve ça sympa.
Est-ce qu’on se despatched plus libre de parler quand on prend de l’âge ?
Si je suis énervé, je préfère décliner les interviews. Sinon, je dis les choses comme elles sont. Si ça plaît, tant mieux. Si ça ne plaît pas, c’est dommage mais je resterai comme ça. En interview, le journaliste vient me demander ce que je ressens, moi, pas ce que ressentent 20 00zero supporters. Cela ne m’a jamais joué de tour parce que je ne manque jamais de respect.
« La ligne me gêne un peu »
Pour en revenir au sportif, seras-tu à 100 % contre le Paris FC ?
Je ne sais pas encore. Je suis plutôt agréablement surpris du début. Je pensais que j’allais avoir plus de difficultés à encaisser le travail. Pour l’prompt, ça ne se passe bien. Il ne faut pas précipiter les choses. Je suis à la disposition du coach et du membership.
Pour quel poste as-tu été recruté ?
On n’en a pas encore discuté. J’ai joué eight, j’ai joué 10, j’ai joué sur les côtés… J’aime bien être dans l’axe parce que les latéraux sont souvent des athlètes qui vont très vite. Il faut composer autrement et c’est un peu plus compliqué. La ligne me gêne un peu. Dans l’axe, j’ai plus de libertés, on peut fuir les joueurs trop embêtants. Mais si je dois jouer sur un côté, ce sera un plaisir.
Caen sans Furlan, ça aurait été potential ?
Oui, bien sûr.
Mais Caen avec Furlan, c’était encore plus facile.
Exactement !
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