A l’expérience, Audrey Cordon-Ragot (Trek-Segafredo), 33 ans, s’est adjugé son second titre de championne de France sur route après celui de 2020, quelques jours après avoir également remporté le titre du contre-la-montre. Elle s’est imposée au dash dans les rues de Cholet en devançant Gladys Verhulst (Le Col-Wahoo) qui, une heure après l’arrivée, pleurait encore de rage d’avoir été piégée par son aînée.
En enfilant son maillot de championne de France, Cordon-Ragot sait aussi qu’elle a validé définitivement sa sélection pour le prochain Tour de France femmes où les locations sont chères dans son équipe. Mais unimaginable désormais pour l’équipe américaine de se passer d’un maillot tricolore sur les routes françaises.
« Je réalise que je vais prendre le départ des Champs-Elysées avec ce maillot, lâche la vainqueure du jour. C’est comme un rêve éveillé. Je vais être très applaudie sur les routes et j’ai hâte de vivre ça. Je vais pouvoir l’appréhender avec émotion mais aussi relaxée automobile, désormais, ma saison est réussie. Dans notre équipe, il y a des filles qui peuvent viser le général et je vais me mettre à la planche pour elles. Mais j’espère que j’aurai l’event de jouer ma probability sur une étape. »
« Il y a encore quelques semaines, je n’arrivais à rien »
En attendant de savoir si elle pourra toucher le gros lot sur le Tour, Cordon-Ragot savoure son bonheur du second. Un doublé championne de France du chrono puis sur route reste assez uncommon. « Pauline Ferrand-Prévot l’a réussi en 2014 et, avant elle, je dirais Jeannie (NDLR : Longo), explique-t-elle. Au début, je me donnais 5 % de probability de gagner automobile j’étais sans équipière. Si je l’emporte, c’est justement parce que j’avais déjà été sacrée en 2020. Cela m’a ôté de la pression. Mais c’est bien : à mon âge, j’arrive encore à mater des jeunes ! »
Face à Gladys Verhulst, dévastée, Cordon-Ragot s’est voulu rassurante et a rappelé qu’on peut vite rebondir dans une saison. « Il y a encore quelques semaines, je n’arrivais à rien. La vie d’une athlète de haut niveau, c’est énormément de bas. Et, parfois, il y a quelques hauts qui font tout oublier et qui effacent tous les mauvais moments. »