«Là ça va, on est vendredi, mais le reste de la semaine, c’est un parcours du combattant pour manger. » Depuis la rentrée, le restaurant universitaire de Nanterre (Hauts-de-Seine) est pris d’assaut, « encore plus que l’année dernière », guarantee Paloma*, qui type de son cours de droit constitutionnel.
Avec l’inflation (6,5 % au mois d’août), le succès des repas à 1 € mis en place par le Crous pour les boursiers ne faiblit pas. Mais Paloma, non boursière, n’y a pas droit. Alors elle « mange mal », confie-t-elle aux portes d’un amphithéâtre. Pour l’étudiante, l’écart entre les boursiers et les non-boursiers s’est creusé avec la hausse des prix. « Une “pasta field” me coûte presque 6 €, contre 1 € pour eux : je ne peux pas manger ça tous les jours. »
Un écart entre boursiers et non-boursiers
Son amie Elena, elle non plus, n’est pas boursière. Pour vivre décemment, cette année, elle a dû prendre un emploi étudiant : « Mes mother and father m’ont prévenue que ça allait être compliqué avec l’augmentation des programs et de l’essence. » Si elles reconnaissent l’effort du gouvernement, qui a revalorisé les bourses de four % en 2022, les étudiantes déplorent l’absence de révision des critères d’attribution, qui les laissent en dehors des « coups de pouce ».
Cette année, l’indicateur de coût de la rentrée étudiante, établi par la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), observe une augmentation de 7,38 % par rapport à 2021. Le porte-parole de la Fage, Félix Sosso, constate aussi un effet domino dû à l’inflation : « De nouveaux étudiants de la classe moyenne inférieure bénéficient des aides alimentaires, automobile les mother and father ne peuvent plus les aider. » Ce nouveau public est constitué d’étudiants qui devront, à leur tour, se salarier. Parmi eux, Antoine, en deuxième année d’anthropologie: « Cette année, pas le choix de travailler, automobile je loupe souvent un repas pour pouvoir me faire plaisir », confie-t-il.
De nouveaux étudiants précaires
Mais parfois, même le salaire d’un job étudiant ne suffit pas. « Certains, qui se débrouillaient tant bien que mal en première année de licence, se rendent compte arrivés en deuxième année que le job qu’ils avaient ne leur permettra plus de faire face au coût de la vie », s’attriste Jean Stellittano, secrétaire général du Secours populaire des Alpes-Maritimes. Cette nouvelle tendance, due selon lui à l’inflation, pousse davantage d’étudiants vers l’aide alimentaire – dont de nombreux non-boursiers.
Mais une fois le lien créé, l’affiliation les accompagne aussi pour faire valoir leurs droits, notamment en matière de logement, les loyers ayant considérablement augmenté. L’Union nationale des étudiants de France (Unef) observe dans son rapport annuel une augmentation du coût de la vie de 6,47 %. Davantage sur les cours, les questions qui lui sont adressées cette année « sont d’ordre financier », guarantee le président de l’Unef à Amiens, qui prévoit déjà d’organiser « davantage de distributions alimentaires ».