Lorsqu’il s’agit de parler de son vin, Henri Dubosc, propriétaire du château Haut Marbuzet, est intarissable. Il déploie avec bonheur et gentillesse sa ardour et son incroyable connaissance.
L’histoire de ce château est assez remarquable. Si le domaine de Marbuzet existe depuis plusieurs siècles, c’est en 1848 que…
Lorsqu’il s’agit de parler de son vin, Henri Dubosc, propriétaire du château Haut Marbuzet, est intarissable. Il déploie avec bonheur et gentillesse sa ardour et son incroyable connaissance.
L’histoire de ce château est assez remarquable. Si le domaine de Marbuzet existe depuis plusieurs siècles, c’est en 1848 que l’histoire change. Mac Carthy, propriétaire du domaine de 70 ha, voulait le vendre mais peinait à trouver un acquéreur. Ce sont alors les huit familles de laboureurs de Saint-Estèphe qui, après s’être concertées, achetèrent le domaine morcelé, chacun en prenant quelques hectares.
En rente viagère
Hervé Dubosc, père d’Henri, était en 1952 sous-chef de gare à Langon lorsqu’il entend dire qu’une des parcelles est à céder. « Mon père était issu d’une famille très pauvre et, à ce moment-là, il voulait créer quelque selected. Il a donc pris cette parcelle en rente viagère et a commencé son travail de vigneron » raconte Henri Dubosc.
Le courtier d’alors suggest d’acheter le vin en globalité pour le porter au négoce bordelais, moyennant une rémunération qui semblait trop faible à Hervé Dubosc. Il est dès lors le premier à garder son vin en barriques puis à le mettre en bouteilles. « Mon père décide de planter du merlot qui était peu cher, fait son vin, le met dans des barriques neuves. Il envoie des lettres aux médecins de France afin de leur proposer son vin, puis petit à petit, se fait connaître des particuliers. Ce que j’appelle moi le ‘‘public’’ arrive alors à la propriété pour l’acheter, ce qui ne se faisait pas du tout à l’époque » poursuit Henri, qui rejoint son père en 1962.
Depuis lors, la méthode n’a pas changé : barriques neuves, ventes aux particuliers et à la propriété. Cela a permis, au papa d’abord, puis au fils, d’acquérir petit à petit les six autres propriétés de l’époque de Mac Carthy : Mac Carthy Moulat, Mac Carthy, Chambert Marbuzet, Tour de Marbuzet, Eyquem Marbuzet et Hostens Marbuzet.
Le vin à la jupe fendue
Henri Dubosc a découvert il y a une dizaine d’années que les vignes étaient plantées sur un terrain à l’argile bleu ce qui lui confère un goût distinctive. « Mon plus grand bonheur a été de faire le vin que j’aimais même si les jaloux m’ont beaucoup critiqué. On disait que j’étais ‘‘la fille de joie des vins du Médoc’’ ou que j’étais ‘‘le vin à la jupe fendue’’. Cela m’a beaucoup peiné au début et puis j’ai pris ça pour un praise » poursuit-il. D’autant que Haut-Marbuzet a été classé cru bourgeois exceptionnel en 2003.
Aujourd’hui, l’homme est fier de son père, fier de ce que lui a réalisé ensuite, fier de ses 7 500 pieds de vignes autour de lui, de ses 300 000 bouteilles les bonnes années, de son chai qu’il aime à faire visiter, notamment une de ses salles de réception qui possède une vue imprenable sur les barriques flambant neuves.
« Je crois pouvoir dire que j’étais prédestiné aux vignes de Marbuzet, automobile toutes sont venues à moi. J’ai une probability inouïe d’être aimé par ma vigne », conclut le propriétaire qui est aujourd’hui accompagné par ses fils, Bruno et Hugue, pour le seconder et pour prendre sa suite.
Château Haut-Marbuzet, 7 Rue Mac Carthy, à Saint-Estèphe. 05 56 59 30 54.