COUVRE-FEU – Ce vendredi 16 octobre à minuit, le couvre-feu entrera en vigueur dans les villes et métropoles concernées par la mesure. Paris, Lille, Marseille… On fait le level.
|Mis à jour le 16 octobre 2020 à 19h11] Les 20 thousands and thousands de Français résidant dans les zones en alerte maximale vivent leurs dernières heures sans couvre-feu. La mesure, annoncée mardi par Emmanuel Macron lors de son interview, entrera en vigueur ce vendredi 16 octobre à minuit et vise à endiguer le rebond de l’épidémie de Covid-19 dans les villes et métropoles concernées : Lille, Lyon, Grenoble, Marseille, Saint-Étienne, Toulouse, Montpellier et l’Île-de-France. À compter de ce samedi, donc, tout déplacement sera interdit entre 21h et 6h du matin. Des exceptions sont toutefois prévues, à situation de pouvoir présenter une attestation.
Le couvre-feu va bien entrer en vigueur en même temps que l’instauration de l’état d’urgence sanitaire. Il va prendre effet “pour une durée minimale de quatre semaines”, mais le gouvernement devrait demander au Parlement une prolongation jusqu’au 1er décembre. Dans la pratique, le couvre-feu implique que chacun reste chez soi entre 21 heures et 6 heures dans les zones concernées.
Castex dit non à une exception pour la tradition
Pendant les horaires du couvre-feu, l’ensemble des commerces doivent fermer leurs portes. Certains établissements échappent naturellement à la fermeture anticipée : il s’agit des établissements de santé et médico-sociaux, des buildings d’accueil des plus précaires, des hôtels, des eating places faisant la livraison à domicile, des établissements publics qui assurent un service en soirée et la nuit, comme notamment les commissariats. La scenario aurait pu évoluer puisque Roselyne Bachelot s’est dit favorable à “un assouplissement” du couvre-feu pour les sorties culturelles.
La ministre de la Tradition a défendu l’idée qu’un billet de cinéma ou de théâtre puisse constituer un justificatif pour pouvoir s’y rendre au-delà de 21 heures et qu’ainsi, ces établissements puisse poursuivre leurs activités en soirée. Des discussions ont eu lieu ce vendredi entre Roselyne Bachelot et Anne Hidalgo, également favorable à cette idée. Mais Jean Castex, depuis Lille, a fermé la porte au fait de pouvoir se rendre au cinéma ou au théâtre au-delà de 21 heures dans les zones concernées. Le Premier ministre a insisté pour que les règles du couvre-feu soient les même pour tous, que ce soit pour le monde de la tradition ou les autres.
Le chef du gouvernement a détaillé les exceptions au couvre-feu ce jeudi. Il s’agit de conditions justifiant de se déplacer dans cette tranche horaire : raisons médicales (urgence ou déplacement vers une pharmacie de garde pour acheter des médicaments), raisons professionnelles (travail de nuit ou si “votre travail ne vous permet pas d’être chez vous à 21 heures”), raison de voyage au départ ou à l’arrivée tardif (un billet de practice ou d’avion devra être présenté en cas de contrôle), raisons diverses (aide à un proche en scenario de dépendance, sortie des animaux de compagnie).
Lors de la conférence de presse du jeudi 15 octobre, en présence de Jean Castex, Olivier Véran a défendu l’utilité d’un couvre-feu alors que la scenario liée au Covid-19 se dégrade en France. Le ministre de la Santé a fait half de sa conviction qu’en six semaines, si la mesure est bien respectée, les indicateurs pourraient alors connaître une baisse. “Les mesures qui sont prônées et qui sont mises en place ne sont pas arbitraires. Elles sont nécessaires, temporaires, elles sont efficaces, elles ont été efficaces, en Guyane avec des particularités très fortes. On a noté vraiment cassure dans la courbe épidémique et qui s’est maintenue dans la durée”, a-t-il expliqué.
L’annonce du couvre-feu par Emmanuel Macron lors de son interview télévisée du 14 octobre avait provoqué nombre de critiques, certains ayant préféré la fermeture des écoles, une incitation plus forte au télétravail voire un reconfinement. Si l’essentiel des clusters rapportés dans les points épidémiologiques de Santé publique France concernent les entreprises et les établissements scolaires, il faut malgré tout avoir à l’esprit que ces derniers ne représentent qu’une half infime des contaminations globales, comme la souligné le ministre de la Santé dès mercredi soir en réponse à un tweet de Jean-Luc Mélenchon.
60 % des clusters, ça signifie 10 % des contaminations identifiées. Vous confondez clusters et diagnostics. Dommage de polémiquer à l’heure où nous voulons préserver l’éducation, sauvegarder les emplois, et lutter efficacement contre cette épidémie dans l’intérêt des Français. https://t.co/CWw5JFQpNZ
— Olivier Véran (@olivierveran) October 14, 2020
“Si on doit réagir, freiner la diffusion du virus, c’est pour protéger, protéger nous-mêmes, les plus vulnérables et notre système de santé, les soignants”, s’est justifié, de son côté, Emmanuel Macron en annonçant le couvre-feu dans les zones les plus touchées mercredi 14 octobre. Le chef de l’Etat s’est lui aussi justifié : “Il serait disproportionné de reconfiner le pays mais il faut freiner la propagation du virus. Ce qu’on appelle le couvre-feu est une mesure pertinente. Ca a nous réussi en Mayenne, en Guyane, en Guadeloupe”. De fait, le couvre-feu vise à limiter les chaînes de contamination lors des interactions en soirée, dans les bars, eating places, lieux culturels ou lors des “pots” après le travail.
Un couvre-feu jugé efficace en Guyane
Dans les territoires où le couvre-feu a déjà été utilisé pour freiner le Covid, il est apparu comme relativement efficace soulignent certains épidémiologiques comme Dominique Salmon, qui juge sur le site du journal l’Alsace qu’il est “indispensable de réduire les contacts entre les jeunes le soir”, là où se joueraient de nombreuses contamination, formant un vivier pour la maladie qui se propage ensuite à d’autres courses d’âge. Gérard Larcher, président du Sénat, a lui-même souligné l’efficacité d’une telle mesure estimant que le couvre-feu a permis de “réduire de 50% la circulation virale” là où il avait été mis en place.
Les autorités Guyanaises saluent aussi le résultat du couvre feu : Clara de Bort, directrice de l’Agence régionale de santé (ARS) juge ainsi que “les couvre-feux ont été très efficaces. Le nombre de cas a cessé d’augmenter très rapidement”, même si elle tempère en prévenant que le nombre de malades ne va pas “chuter drastiquement, le lendemain ou le surlendemain du couvre-feu automotive il s’écoule toujours un sure temps entre la contamination, l’incubation et l’apparition des symptômes”. La limitation des rencontres après le travail, la fermeture de fait des bars, eating places, lieux culturels, des commerces, mais aussi la baisse de la consommation d’alcool en soirée seraient particulièrement bénéfiques abonde Gabriel Serville, député de la 1re circonscription de Guyane.
Le couvre-feu apparaissait visiblement comme une nécessité aux yeux de plusieurs membres de l’exécutif face à la recrudescence des contaminations au Covid-19, mais aussi face à l’afflux grandissant des malades dans les hôpitaux et les companies de réanimation. Dans les zones concernées, le couvre-feu est accueilli de manière inégale, mais plusieurs élus locaux souligne la nécessité d’agir. C’est le cas de la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse qui avait estimé sur RTL que “la scenario des hôpitaux dans les grandes métropoles et en Ile-de-France est très alarmante”. “Face à cette scenario, nous n’avons pas d’autre choix que de nous résoudre au couvre-feu”, avait indiqué l’élue de droite. “Nous devons nous retrousser les manches parce qu’il faut sauver des vies et sauver l’activité économique. Le couvre-feu est aujourd’hui la seule réponse crédible à cette scenario […] assez dramatique”.
Le couvre-feu concerne au bas mot près de 20 thousands and thousands de Français et débute très exactement ce vendredi 16 octobre au soir, à minuit, dans les zones concernées. Olivier Véran l’a précisé en conférence de presse le 15 octobre et l’Elysée l’avait déjà mentionné la veille : il faudra bien être chez soi dans les zones concernées dès minuit ce vendredi soir et jusqu’à 6h samedi matin. L’état d’urgence, qui avait été révoqué le 10 juillet dernier avec la fin du confinement généralisé, sera en effet de retour à minuit pile selon un décret présenté et adopté en Conseil des ministres ce mercredi matin. Autre précision : si l’état d’urgence, qui donne les moyens juridiques d’un couvre-feu, sera instauré sur “l’ensemble du territoire nationwide”, le couvre-feu en lui-même concernera bien uniquement des métropoles placées en zone d’alerte maximale et citées par le président de la République.
Si l’idée du couvre-feu avait déjà été évoquée par le gouvernement, la query de l’horaire restait en suspens avec plusieurs possibilités étudiées : 20 heures, 21 heures, 22 heures ou 23 heures. Emmanuel Macron a tranché et annoncé un couvre-feu en vigueur dès 21h dans les métropoles concernées. Ce couvre-feu doit être respecté jusqu’à 6 heures du matin chaque jour. Des dérogations sont bien entendu possibles pour les personnes travaillant en soirée ou encore les motifs familiaux impérieux, à l’picture de ce qui était en place lors du confinement.
Le couvre-feu est instauré pour une durée de quatre semaines consécutives, a annoncé Emmanuel Macron mercredi 14 octobre. Ce qui indique un couvre-feu en vigueur au moins jusqu’au 14 novembre prochain. Le président de la République a toutefois indiqué vouloir une durée de six semaines, précisant que le gouvernement demandera au Parlement une prolongation de cette mesure de deux semaines pour une fin prévue dès lors le 1er décembre. “C’est le temps qui nous paraît utile”, a-t-il expliqué. Derrière ce décalage, on trouve une explication juridique. Le couvre-feu ne peut être déclaré que pour un mois “sur la base d’indicateurs sanitaires très dégradés”. Au-delà, il faudra l’aval de l’Assemblée nationale et du Sénat pour prolonger sa durée. Jean Castex a confirmé jeudi 15 octobre que le Parlement serait sollicité pour un prolongement.
Le couvre-feu est effectif de 21h à 6h du matin chaque jour dans les zones concernées. L’enjeu est easy mais vital selon l’exécutif : diminuer les interactions sociales et les risques de contaminations. “On n’ira plus au restaurant, faire la fête, chez des amis”, avait notamment précisé Emmanuel Macron lors de l’annonce du couvre-feu. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une “interdiction de circulation”, selon le chef de l’Etat lui-même, mais de limiter les réunions privées.
- Ce qui est interdit entre 21h et 6h. Les interdictions en horaires de couvre-feu concernent principalement les sorties. “Cela signifie que à 21 heures, chacun devra être chez soi et que, sauf exception, tous les lieux, commerces ou companies publics recevant du public seront fermés. Ces règles doivent bien entendu s’appliquer avec bon sens, comme pendant le confinement”, a indiqué Jean Castex jeudi 15 octobre. Il n’est pas potential de se trouver dehors sans justificatif, mais aussi de faire du sport en extérieur, comme un footing ou du vélo. Pendant la tranche horaire du couvre-feu, tous les commerces accueillant du public doivent fermer.
- Ce qui est autorisé entre 21h et 6h. Il est potential de circuler librement entre 6 heures et 21 heures, le couvre-feu n’étant pas synonyme de confinement. “Il n’y aura pas d’interdiction de circuler mais une stricte limitation” aux heures du couvre-feu, avait par ailleurs résumé Emmanuel Macron dans sa prise de parole. Il est notamment potential en soirée de quitter les zones concernées, de partir en week-end ou en vacances. “On n’empêchera pas les gens de partir en vacances”, a explicitement indiqué le chef de l’Etat. Une dérogation sera néanmoins nécessaire dans certaines conditions. Concernant les lieux, les établissements de santé et médico-sociaux, les buildings d’accueil des plus précaires, les hôtels, eating places faisant la livraison à domicile ou encore les établissements publics qui assurent un service de nuit, comme notamment les commissariats, peuvent rester ouverts également.
La liste des exceptions au couvre-feu a été détaillée par Jean Castex et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin jeudi 15 octobre lors d’une conférence de presse. Il est autorisé de se déplacer entre 21h et 6h du matin dans les zones concernées pour les motifs suivants :
- Travail. Concernant les travailleurs nocturnes, Emmanuel Macron a bien précisé que les exceptions mises en place. “Evidemment, pour toutes celles qui rentrent du travail après 21 heures, ou qui travaillent de nuit et qui travaillent plus tard, il y aura une autorisation”, avait annoncé le chef de l’Etat le 14 octobre. Ce qui a été confirmé le 15 octobre lors de la conférence ministérielle.
- Urgence sanitaire. Il est aussi autorisé de se déplacer pour se rendre à l’hôpital ou à la pharmacie de garde ou pour d’autres motifs médicaux.
- Transports. Emmanuel Macron avait par ailleurs indiqué qu'”il n’y aura pas de restrictions des transports” lors du couvre-feu. Comme l’a confirmé Jean Castex également, il est potential de continuer à voyager partout en France, que ce soit à titre professionnel ou personnel pendant les heures du couvre-feu et ainsi prendre un practice ou un avion qui half ou qui arrive après 21 heures ou avant 6 heures (il faut pouvoir, en cas de contrôle, montrer un billet).
- Proche en scenario de dépendance. Les proches aidants peuvent rendre visite à un proche en scenario de dépendance.
- Animal de compagnie. Il est aussi autorisé de sortir “à proximité du domicile” pour sortir son animal de compagnie a indiqué Jean Castex jeudi 15 octobre.
L’attestation et l’ensemble des informations concernant la scenario sanitaire et les mesures relations au couvre-feu sont disponibles sur le website du gouvernement. Il existe aussi un numéro vert : zero 800 130 00.
“12 000 policiers et gendarmes seront chaque nuit chargés de vérifier les interdictions”, avait prévenu Gérald Darmanin lors de la conférence de presse du 15 octobre. Une amende de 135 euros est en vigueur en cas de non-respect des consignes. “Et si jamais il devait y avoir réitération, c’est-à-dire si, au bout de trois fois, les policiers ou les gendarmes arrivent à confondre une personne qui fraude ou ne respecte pas ces règles d’interdiction, une peine de 6 mois d’emprisonnement est potential ainsi que 3750 euros d’amende”, avait ajouté le ministre de l’Intérieur.
Huit grandes métropoles, celles d’Aix-Marseille, Lille, Lyon, Grenoble, Montpellier, Rouen, Saint-Etienne et Toulouse sont concernées par ces mesures de couvre-feu en plus de l’ensemble de la région Ile de France, Paris compris.
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L’idée d’un couvre-feu à Paris était apparue comme logique compte tenu de la présence de la capitale parmi les zones d’alerte maximale. Le département parisien est le plus touché de France en terme d’incidence, avec plus de 400 cas pour 100 000 habitants et les hôpitaux sont déjà sous stress avec 46% d’occupation des lits de réanimation par des sufferers Covid-19 au 15 octobre, selon Jean Castex. Ces chiffres faisaient naturellement de Paris la ville la plus exposée au couvre-feu.
La maire de Paris Anne Hidalgo a globalement soutenu le couvre-feu décidé par le gouvernement, assurant qu’elle accompagnerait “les décisions gouvernementales parce qu’il ne faut pas ajouter de la crise à la crise, et du chaos”. Mais l’élue socialiste espère néanmoins “que ces mesures seront efficaces pour freiner l’épidémie”. “J’espère qu’on pourra, sur des chiffres transparents, vérifier que c’était bien ça qu’il fallait faire”, a-t-elle prévenu, réclamant d’ores et déjà des dérogations pour le secteur du spectacle lourdement impacté.
Avant que le couvre-feu ne soit instauré, l’édile parisienne avait vanté, aux côtés de Roselyne Bachelot, la possibilité que les cinémas et les théâtres puissent rester ouverts au-delà de 21 heures. Les Parisiens auraient alors pu justifier de se trouver hors de leur domicile en présentant un billet de cinéma ou de théâtre lors d’un contrôle. Mais le Premier ministre Jean Castex n’a pas approuvé cette suggestion de la ministre de la Tradition. Le chef du gouvernement a insisté pour que les règles soient “les mêmes pour tout le monde”, que ce soit le secteur de la tradition ou les autres.
La métropole d’Aix-Marseille fait partie des zones concernées par le couvre-feu. Une précision qui a son significance a été apportée par le préfet des Bouches-du-Rhône : la mesure s’applique dans 90 des 92 communes de la métropole, celles qui se trouvent dans le département des Bouches-du-Rhône. Ainsi, les deux villes situées en dehors, Pertuis (Vaucluse) et Saint-Zacharie (Var) ne sont pas concernées par le couvre-feu.
Comme à Paris, les indicateurs liés au Covid-19 ne sont pas bons à Marseille, également en zone d’alerte maximale. La cité phocéenne, placée en alerte maximale dès le 23 septembre, fait face à un taux d’incidence de plus de 200 cas pour 100 000 habitants. Le département des Bouches-du-Rhône présente le plus haut taux de personnes hospitalisées pour Covid-19 avec 142 hospitalisations au 12 octobre. Dans ce contexte, un couvre-feu ne pouvait pas être exclu. La affirmation est venue mercredi 14 octobre au soir lors des nouvelles annonces d’Emmanuel Macron. La métropole d’Aix-Marseille fait partie des zones concernées par l’software du couvre-feu.
Le couvre-feu n’a pas fait l’unanimité chez les élus Marseillais, pas plus que la fermeture des bars et eating places décidée fin septembre, quand la métropole avait été placée en alerte maximale. “Remark ne pas être en colère ?”, s’est par exemple emporte la maire Michèle Rubirola. à la sortie d’une réunion à la Préfecture, rapporte le journal La Provence. “Six semaines de couvre-feu, c’est dramatique. Ces mesures venues d’en haut frappent au mauvais endroit au lieu de s’occuper de l’hôpital public qui ne va pas bien on préfère généraliser. On sait que le problème est plutôt dans les transports en commun et les eating places d’entreprise, on tape à côté de la plaque”, a ajouté l’élue écologiste. A Aix-en-Provence, rattachée à la métropole et donc elle aussi concernée par le couvre feu, c’est le même désarroi. La maire Maryse Joissains a dénoncé des “décisions sont aberrantes”. “C’est kafkaïen c’est de l’amateurisme et de l’improvisation. On est tous d’accord sur la crise sanitaire mais les décisions sont technocratiques”, a-t-elle déploré.
En alerte maximale depuis plusieurs jours, la métropole de Lyon est également concernée par la mise en place d’un couvre feu notamment à trigger de l’augmentation des sufferers dans les companies de réanimation. Son maire Grégory Doucet n’était pas contre l’idée mais ne veut pas un easy empilement des mesures. “Il faut regarder quelles seraient les situations de ce couvre-feu”, expliquait-il avant sa mise en place. “Je l’ai dit à Jean Castex (le 1er Ministre) il y a quelques jours, on a besoin (les élus locaux) d’avoir des données qui nous permettent d’anticiper et aussi d’avoir une analyse des mesures qui ont déjà été prises. Et ainsi de pouvoir tirer des leçons de ces mesures. Parfois, on a un peu l’impression qu’on est dans un empilement de mesures, sans savoir si la mesure d’avant a permis d’empêcher la propagation du virus”.
Dans ce contexte, un aménagement du service des transports en commun lyonnais est instauré. “L’offre de nuit, qui comprend l’extension des horaires du métro à 2h les week-ends et les lignes de bus de nuit Pleine Lune, est suspendue”, a fait savoir le Sytral quelques heures avant l’instauration du couvre-feu. Une fréquence réduite de l’ordre de 10% entre 21h et la fin du service concernant les bus et les métros est mise en place.
Depuis le jeudi eight octobre, Olivier Véran a décidé de passer la métropole de Saint-Etienne en zone d’alerte maximale. Malgré ce passage et les différents mesures, la scenario se dégrade de plus en plus selon les chiffres de Santé publique France. Avec un taux d’incidence de 491 pour 100 000 habitants et un taux de positivité de 20,7%, les indicateurs sont les plus élevés du côté de la ville verte. La métropole de Saint-Etienne est donc concernée par le couvre-feu dès le 17 octobre.
“C’est un échec pour le président de la République parce que ça veut dire que toutes les décisions qu’il a prises jusqu’à maintenant n’ont pas été efficaces”, a dénonce Gaël Perdriau le maire de Saint-Étienne, selon des propos rapportés par France Bleu. Celui qui est aussi président de Saint-Étienne Métropole estime que les précédentes mesures n’ont “pas empêché d’arriver à la deuxième imprecise avec une scenario qui n’est pas contrôlée”. “La seule answer aujourd’hui qui se présente au président de la République, c’est la restriction des libertés individuelles”, a regretté l’élu.
En Haute-Garonne et particulièrement à Toulouse, le couvre-feu est instauré. Alors que la ville rose est passée en alerte maximale depuis mardi 13 octobre et que de nombreuses restrictions ont été instaurées comme la fermeture totale des bars, la mesure semblait effectivement proche d’être appliquée. Elle implique une adaptation de l’offre des transports de la ville, comme l’a fait savoir Tisséo. Concernant les bus, plus aucun véhicule ne circule au-delà de 22 heures et le service de nuit est suspendu intégralement. Le métro, en revanche, ne subit presque aucun changement, l’offre du début de semaine (derniers départs à minuit) est désormais en vigueur toute la semaine. Pour les tramways, rien ne change.
La mesure du couvre-feu n’a pas forcément été accueillie les bras ouverts par les forces de l’ordre comme l’expliquent les principaux syndicats. “Nous serons chargés de l’appliquer comme on le fait déjà pour faire respecter le port du masque ou la fermeture des bars (…) mais le couvre-feu risque d’alourdir nos missions”. Du côté du maire Jean-Luc Moudenc, pas de coup de sang, mais le souhait de ne pas faire durer ce couvre-feu. “Dans ces moments critiques, il est essentiel d’être solidaires, au service de la cohésion nationale. Pour autant, les inclinations annoncées ce soir par le Président de la république, dont je crains que les conséquences économiques soient considérables, ne doivent durer que le strict nécessaire”, avait indiqué l’élu, après l’interview d’Emmanuel Macron le 14 octobre. Jean-Luc Moudenc a assuré que “le dialogue maire-préfet se poursuivrait, élargi à l’ensemble des secteurs impactés, face à la virulence de cette nouvelle période”.
Shock sans doute pour le maire de Montpellier Michaël Delafosse. Sur l’antenne de BFM TV, mardi 13 octobre au soir, il avait assuré qu’un couvre-feu n’était “pas à l’ordre du jour”. “Je ne sais pas ce que le chef de l’Etat déclarera mais sur chacune des décisions qui ont été prises il y a eu des contacts avec le ministère de la Santé ou du préfet”. Pourtant, le maire indiquait également que la métropole allait connaître des semaines difficiles après le passage en zone d’alerte maximale. Finalement, Montpellier fait bien partie des métropoles concernées par ce couvre-feu.
Dans un entretien à Midi Libre, le maire de Montpellier n’a pas, néanmoins, rejeté la décision de l’exécutif. “Mes premières pensées vont aux professionnels, aux restaurateurs. Leur scenario économique était difficile, là, elle bascule dans le horrible. Notre responsabilité est de les accompagner”, a indiqué l’élu qui estime que “nous devons agir pour réduire la circulation du virus. Nos soignants ne méritent pas de vivre un nouvel épisode comme celui du printemps”.
Lille fait également partie des métropoles en alerte maximale depuis plusieurs jours et donc des zones qui étaient potentiellement concernées par la mesure d’un couvre-feu. Avec plus de 300 cas pour 100 000 habitants et des indicateurs à la hausse dans les hôpitaux, le ministère de la Santé s’inquiétait particulièrement de la scenario sanitaire de la métropole nordiste. Affirmation le 14 octobre par Emmanuel Macron, Lille fait bien partie des métropoles concernées par ce couvre-feu, qui n’aura pas d’impression sur les transports de la ville, que ce soit le métro, les bus ou le tramway. “Ilévia guarantee que son réseau ne sera pas perturbé par cette mesure, le trafic restera regular en dehors de la ligne de nuit”, a-t-on précisé.
La maire de Lille Martine Aubry, a soutenu sur Twitter la mesure du couvre-feu, mais avec quelques réserves. “Face à l’augmentation de la circulation du #COVID__19 en France et à Lille, nous devons appliquer les mesures annoncées par le Président de la République, même si nous aurions préféré un couvre-feu plus tard le soir”, a-t-elle indiqué. “Nous devons tous respecter ces règles”, a ajouté Martine Aubry indiquant que ces mesures “sont particulièrement difficiles pour le monde de la tradition et les restaurateurs, qui à Lille ont tous respecté les protocoles sanitaires. Nous continuerons à les aider et demandons au gouvernement d’amplifier leur soutien”.
Face à laugmentation de la circulation du #COVID__19 en France et à Lille, nous devons appliquer les mesures annoncées par le Président de la République, même si nous aurions préféré un couvre-feu plus tard le soir. Nous devons tous respecter ces règles.
— Martine Aubry (@MartineAubry) October 15, 2020
Rouen fait partie des métropoles concernées par les nouvelles mesures automotive la ville fait face depuis début octobre à des indicateurs assez élevés. Pour autant elle est la seule à se voir imposer un couvre-feu alors qu’elle n’était pas placée en alerte maximale. Actuellement, en Seine-Maritime, le taux d’incidence, correspondant au nombre de personnes contaminées pour 100 000 habitants, avoisine les 200 cas. Les hospitalisations sont en croissance. Malgré ces chiffres alarmants, l’instauration du couvre-feu ne passe pas auprès des restaurateurs rouennais. “Nos eating places vont être hémiplégiques. On a besoin de deux companies, notre modèle économique ne nous permet pas de vivre avec un seul service. On ne paye pas un demi-loyer. On va bien sûr ajuster le personnel en fonction, mais les fees fixes on les aura à 100%”, a dénoncé Philippe Coudy, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) de Seine-Maritime, auprès de Paris-Normandie, évoquant même une “fermeture déguisée”.
Sur France information, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol a comparé le couvre-feu à “une disaster, une très mauvaise nouvelle”. “Il y aura le temps pour le bilan après et voir touch upon en est arrivé là. Mais l’heure est à l’motion, à la cohésion républicaine”, a néanmoins souligné l’élu normand, appelant à l’aide. “Rouen, comme les autres agglomérations, doit faire partie des territoires les plus massivement aidés, comme pour le personnel de santé. Si on est attaqué, s’il y a des restrictions très fortes, il doit y avoir des mesures d’aides pour le personnel de santé, les commerces, les associations et les collectivités locales”, réclame-t-il, estimant qu’il y a dans sa ville “un niveau de stress, beaucoup de gens […] en colère”.
A Grenoble, comme à Lyon ou Saint-Etienne placés début octobre en alerte maximale, le couvre-feu était attendu. “On pense d’abord aux populations les plus exposées en terme de fragilité économique à cette scenario. On espère que le président de la République et l’État auront bien pris en compte ces gens là parce qu’il y a un risque énorme de tomber dans une trappe à pauvreté dont on ne ressort que difficilement”, a réagi sur France Bleu Pierre-André Juven, adjoint à la santé au maire de Grenoble. En Isère, la scenario épidémique est encore tendue, le taux d’incidence dans le département atteint 290.
Invité de France inter la veille de l’annonce par Emmanuel Macron du couvre-feu, le maire écolo de Grenoble Eric Piolle, a dénoncé le manque de concertation avec les élus locaux et un gouvernement qui navigue “à vue”. “Nous demandons de partager des scénarios, d’anticiper et après, il y a un élément extrêmement fort qui manque également, c’est partager les informations de qui va être touché dans des formes sévères du Covid, qui est à l’hôpital en réanimation, qui est hospitalisé”, a déploré l’élu.
Vous l’ignorez peut être mais le couvre-feu était déjà présent sur l’un des territoires français, la Guyane, avant son instauration en métropole. Mise en place en mars dernier dans plusieurs grandes villes comme à Cayenne (interdiction de sortir de 17h à 5h au plus fort de la crise, désormais de 23h à 5h), la mesure a été efficace selon Clara de Bort, directrice générale de l’ARS Guyane. Selon les chiffres de l’ARS, le nombre de contaminations a baissé en Four-5 jours et les hospitalisations ont diminué une quinzaine de jours après l’instauration de la mesure.