« Je vais mieux. Je suis vivant. J’arrive à me lever, marcher, je respire mieux, le cœur va mieux ».
Enfin les voyants tirent au vert. Progressivement. Ils ne le sont pas encore, mais s’en approchent tout doucement, au fil des jours. De longues journées de soins, de travail, pour se reconstruire après les effets dévastateur de la Covid-19.
« Je suis passé très près de la disaster » reconnait Rémi, hospitalisé depuis plusieurs jours déjà à Brest, après son transfert de Bastia.
Sa voix est calme, mais sa peur est encore perceptible. Il raconte à RCFM son histoire, celle d’un homme qui pensait simplement que la Covid ne le concernerait pas.
« Je n’étais pas vacciné parce que je ne me sentais pas concerné par les formes graves de la Covid. Je suis agriculteur. Je respecte les gestes barrières. Je n’ai pas de facteurs aggravants. A 46 ans, je me disais que ça ne me toucherait pas ». Malheureusement, pour Rémi, les choses auront été bien différentes.
« Mon épouse me sauve la vie » …
Et ce n’est pas sur ses terres où il travaille quotidiennement que le mal l’a atteint. Non. C’est au cœur même de son lobby.
« C’est mon grand garçon qui est rentré de l’école avec la Covid. Une semaine après, j’ai une petite fièvre. Je fais le take a look at, positif. Mon médecin me donne un traitement. Pendant huit jours tout va bien. Je perds un peu le goût, tout juste un peu de fièvre. Rien de grave ». Jusque-là, la Covid ressemble bien à cette grippe qu’évoquent de nombreux malades.
« Et puis tout se dégrade au 8e jour, avec un effondrement de la saturation d’oxygène. Mon épouse me sauve la vie. Elle voit venir cette « douce hypoxie ». Je m’asphyxie sans stress. J’arrive aux urgences. On me place sous oxygène. Mais la state of affairs se dégrade dans les 36 heures. On finit par m’intuber et me stabiliser. Là encore, on m’a sauvé la vie à l’hôpital de Bastia où on m’a rendu transportable. De là, course l’hôpital des armées de Brest ».
Et loin de son village de Sisco, Rémi n’est pas tiré d’affaire. La state of affairs se dégrade encore.
« A mon arrivée le cœur dysfonctionne. Les poumons sont passablement attaqués par la Covid » raconte encore Rémi. « On indique alors à mon épouse que si je passe la nuit, on pourra peut-être me sauver. La probability a fait que j’ai passé la nuit. Et me voilà donc réveillé en 2022. On prépare les fêtes de Noël et on se réveille l’année d’après ».
Rémi revient de loin. Depuis son lit d’hôpital à Brest, il peut aujourd’hui raconter ce qu’il a vécu. Avec le recul il cherche évidemment à comprendre ce qui s’est passé et interroge les médecins qui s’occupent de lui.
« Je ferai cette piqûre » …
Il n’y a visiblement pas vérité dans le monde de la Covid. Chaque cas est un cas. Le virus est asymptomatique pour les uns, dramatique pour les autres. «Les médecins m’ont dit il n’y a rien à comprendre » précise Rémi. Si ce n’est qu’il n’était pas vacciné, comme une grande majorité de ces sufferers traités aujourd’hui encore en soins intensifs ou en réanimation.
Etre vacciné ne signifie pas qu’il n’y a aucun risque lui rapportent les médecins Brestois. Mais ils m’ont aussi indiqué que « j’aurai divisé par 20 le risque de forme grave de la Covid si je l’avais été ».
Mettre toutes les possibilities de son côté ! C’est la leçon que tire aujourd’hui Rémi après la horrible épreuve de la fin d’année 2021. Il n’a pas besoin de nouveaux arguments pour le convaincre. « Je me ferai vacciner parce que je sais désormais que je suis smart au Covid et qu’il peut m’emporter. Je mettrai le most de possibilities de mon côté pour rester le plus longtemps avec mes enfants et ma famille. Donc je ferai cette piqure ».
Une fois encore, Rémi se contente de témoigner, sans chercher à faire la moindre leçon de morale à quiconque.